Quels défis et progrès ont marqué la santé publique à Madagascar en 2024 ?
En 2024, Madagascar a fait des avancées significatives dans la santé publique, notamment dans la formation d’épidémiologistes, la vaccination et la sensibilisation à la santé mentale. Toutefois, des défis comme la propagation du VIH et la lutte contre le paludisme nécessitent encore des efforts concertés et des financements accrus.
- 30 nouveaux épidémiologistes certifiés et plus d’un million d’euros investis en équipements.
- Symposium national sur la santé mentale organisé par l’USAID et l’OMS.
- Propagation alarmante du VIH avec 76 000 cas estimés.
- Campagnes de vaccination ayant atteint les zones reculées et inauguration d’un dépôt de vaccins moderne.
- Défis persistants dans la lutte contre le paludisme, soutenue par le projet RISE.
Comment Madagascar a-t-il renforcé ses capacités en santé publique en 2024 ?
En 2024, Madagascar a renforcé ses infrastructures et formé davantage de spécialistes pour mieux répondre aux crises sanitaires.
Le réseau SEGA – One Health, soutenu par l’Union européenne et l’Agence française de développement, a certifié 30 épidémiologistes de terrain en octobre. Cette initiative porte à 119 le nombre total de professionnels formés, permettant une amélioration significative de la surveillance des épidémies. En parallèle, plus d’un million d’euros ont été investis dans des équipements pour les laboratoires nationaux.
Pourquoi la santé mentale est-elle devenue une priorité à Madagascar en 2024 ?
La santé mentale a été mise en avant en 2024 avec un symposium national inédit pour aborder les défis croissants dans ce domaine.
- Pénurie critique de professionnels : Madagascar ne compte que 24 psychiatres en exercice pour 29 millions d’habitants, soit un taux plus de deux fois inférieur à la moyenne africaine et 250 fois inférieur aux recommandations de l’OMS.
- Défis majeurs : Le pays fait face à des services de santé mentale limités, un manque de spécialistes, une formation insuffisante et un financement inadéquat.
- Crises humanitaires : Les crises dans le sud de Madagascar ont aggravé la situation des personnes souffrant de troubles mentaux.
- Augmentation des cas : On observe une hausse du nombre de jeunes souffrant de troubles mentaux, potentiellement liée à la consommation de cannabis chez les hommes et à des facteurs comme la dépression post-partum chez les femmes.
- Initiatives internationales : L’USAID et l’OMS ont lancé un partenariat en juin 2024 pour renforcer les services de santé mentale dans le pays, marquant un tournant dans la prise en charge de cette problématique.
- Symposium national : Le premier symposium national sur la santé mentale a été organisé en juin 2024, réunissant plus de 160 participants pour développer des stratégies et actions prioritaires.
- Ces facteurs ont contribué à faire de la santé mentale une priorité nationale, soulignant l’urgence d’améliorer l’accès aux soins et de déstigmatiser les troubles mentaux à Madagascar.
Quels progrès et défis persistent dans la lutte contre le VIH à Madagascar en 2024 ?
Malgré des progrès, le VIH reste une préoccupation majeure à Madagascar avec une propagation inquiétante en 2024.
Lors du 20ᵉ colloque VIH, les experts ont signalé 76 000 personnes infectées, notamment parmi les étudiants et femmes enceintes. Des appels à intensifier les tests et les efforts de prévention ont été lancés pour freiner cette progression.
Progrès
- Redynamisation de la commission “Droit et VIH” pour mieux protéger les droits des personnes vivant avec le VIH
- Mise en place d’un Plan stratégique national 2023-2028 pour coordonner la riposte nationale
- Création de l’observatoire communautaire Sycavi pour améliorer l’accès aux soins des populations clés
Défis persistants
- Augmentation alarmante des nouvelles infections : le nombre de personnes vivant avec le VIH est passé de 39 000 en 2018 à 76 000 en 2023
- Faible accès au traitement : moins d’un quart des personnes séropositives ont accès à un traitement
- Manque de données fiables sur l’épidémie, rendant difficile le ciblage des efforts de prévention
- Stigmatisation persistante envers les personnes séropositives
- Lacunes dans la prévention du VIH et inégalités flagrantes à combler
- Besoin urgent de renforcer la solidarité internationale pour soutenir la riposte nationale
Sans mesures rapides pour améliorer la prévention, le dépistage et l’accès au traitement, l’ONUSIDA craint une explosion de l’épidémie à Madagascar, à contre-courant des progrès réalisés dans la région.
Comment les campagnes de vaccination 2024 ont-elles impacté la santé des enfants malgaches ?
Les campagnes de vaccination de 2024 ont renforcé la protection des enfants contre des maladies graves comme la poliomyélite et la rougeole.
Entre octobre et décembre, Madagascar a mené une campagne nationale intégrée, atteignant les enfants de zones reculées. En outre, l’inauguration du plus grand dépôt de vaccins d’Afrique a amélioré la gestion et la distribution des vaccins dans le pays.
- Augmentation de la couverture vaccinale : Le taux de vaccination est passé de 35% après la pandémie de COVID-19 à 86% en décembre 2023. Cette amélioration considérable a permis de protéger un plus grand nombre d’enfants contre les maladies évitables par la vaccination.
- Lancement du “Grand Rattrapage” : Une campagne nationale visant à atteindre près de 900 000 enfants non vaccinés a été lancée en avril 2024[4]. Cette initiative cible spécifiquement les enfants “zéro dose” qui n’ont reçu aucun vaccin depuis leur naissance.
- Amélioration des infrastructures : Madagascar dispose désormais du plus grand dépôt de vaccins en Afrique pour le Programme élargi de vaccination (PEV), renforçant ainsi la capacité du pays à stocker et distribuer les vaccins.
- Défis persistants : Malgré ces progrès, plus d’un million d’enfants malgaches de moins de cinq ans demeurent non vaccinés. Cette situation expose encore de nombreux enfants à des risques de maladies évitables.
- Efforts ciblés : Les campagnes se sont concentrées sur les zones rurales et isolées, où l’accès aux services de santé est limité, pour atteindre les enfants les plus vulnérables.
Ces campagnes de vaccination ont donc permis d’améliorer significativement la protection des enfants malgaches contre les maladies évitables, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre tous les enfants non vaccinés.
Quels ont été les principaux défis dans la lutte contre le paludisme à Madagascar en 2024 ?
Madagascar fait face à des défis complexes dans la lutte contre le paludisme, malgré des efforts soutenus en 2024.
Les facteurs climatiques, la résistance aux insecticides et le financement insuffisant compliquent la lutte antivectorielle. Néanmoins, le projet RISE, soutenu par l’USAID, a injecté 8,1 millions de dollars pour renforcer les infrastructures et protéger des millions de personnes.
- Augmentation alarmante des cas : Le nombre de cas de paludisme est passé de 1,7 million en 2022 à 2,8 millions en 2023, dépassant le seuil épidémique national.
- Mortalité accrue : On a constaté une augmentation de 55% de la mortalité due au paludisme au cours des dix dernières années.
- Vulnérabilité des enfants : Les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement à risque de complications liées au paludisme.
- Double crise paludisme-malnutrition : Certaines régions comme le district d’Ikongo font face à une crise combinée de paludisme et de malnutrition.
- Obstacles géographiques : L’accès aux soins est limité dans certaines zones en raison de l’isolement et des dégâts causés aux infrastructures par les cyclones.
- Impact du changement climatique : Madagascar est l’un des pays les plus menacés par le dérèglement climatique, ce qui favorise la propagation du paludisme.
- Résistance aux traitements : La lutte contre le paludisme est entravée par la résistance croissante aux insecticides et aux antipaludiques.
- Ces défis soulignent l’urgence de renforcer les efforts de prévention, d’améliorer l’accès aux soins et de développer de nouvelles stratégies de lutte contre le paludisme à Madagascar.