Quel bilan tirer de la crise de l'eau et de l'électricité à Madagascar et des actions menées par la JIRAMA en 2024 ?

En 2024, Madagascar a traversé une crise d'eau et d'électricité marquée par des pénuries, des délestages et des réformes ambitieuses pour une modernisation durable.

  • Des pénuries d’eau récurrentes aggravées par des infrastructures vétustes.
  • Des délestages électriques prolongés impactent le quotidien des habitants.
  • La JIRAMA entachée par des scandales de corruption et de gestion inefficace.
  • Des solutions temporaires comme les camions-citernes et l’ensemencement des nuages.
  • Des réformes structurelles visent la modernisation des infrastructures et de la gouvernance.

1. Pourquoi Antananarivo subit-elle des pénuries d’eau persistantes ?

Antananarivo est confrontée à de graves pénuries d’eau depuis plusieurs mois, voire années. Ces pénuries touchent de nombreux quartiers, limitant l’accès à l’eau à des plages horaires nocturnes, voire à des coupures totales. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • Infrastructures vétustes : Le réseau de distribution d’eau de la JIRAMA est ancien et souffre de fuites et de pannes fréquentes, limitant la quantité d’eau pouvant être acheminée aux usagers.
  • Déficit de production : La capacité de production d’eau actuelle est insuffisante pour répondre aux besoins croissants de la population d’Antananarivo. La JIRAMA estime le déficit à environ 60 000 m³ par jour.
  • Mauvaise gestion : La gestion des infrastructures existantes est pointée du doigt, avec un manque d’entretien et des investissements insuffisants pour moderniser le réseau. De plus, des scandales de détournements de fonds et de non-respect des procédures de passation de marchés publics ont entaché la réputation de la JIRAMA et contribué à la dégradation de ses services de l’eau et de l’électricité.
  • Pannes à Mandroseza : Des pannes fréquentes au niveau des pompes de la station de Mandroseza, l’une des principales sources d’approvisionnement de la capitale, aggravent les pénuries.

2. Quelles mesures prend la JIRAMA pour résoudre les pénuries d’eau ?

Face à cette situation critique, la JIRAMA et le ministère de l’Eau ont mis en place plusieurs mesures, à court et long terme :

Court terme :

  • Distribution d’eau par camions-citernes : La JIRAMA déploie des camions-citernes pour approvisionner les quartiers les plus touchés, mais cette solution reste insuffisante et ne peut couvrir tous les besoins.
  • Installation de réservoirs d’eau : Des réservoirs d’eau supplémentaires sont construits dans les zones critiques pour stocker l’eau et faciliter sa distribution.
  • Calendrier de délestage : Un planning de rotation de l’eau a été mis en place dans certains quartiers, alternant les périodes d’alimentation pour assurer une distribution plus équitable malgré le déficit.
  • Forages : Des nouveaux forages sont réalisés pour augmenter la capacité de production d’eau.

Long terme :

  • Projet « JIRAMA Water III » : Ce projet d’envergure vise à étendre la capacité de production d’eau de la capitale, réhabiliter les infrastructures existantes à Mandroseza et étendre le réseau de distribution.
  • Plan d’approvisionnement en eau potable (PAEP) : Ce plan, financé par la Banque mondiale, vise à améliorer l’accès à l’eau potable à Antananarivo et dans six autres villes. Il prévoit la construction de nouvelles infrastructures et la lutte contre les pertes d’eau non comptabilisées.

3. Pourquoi y a-t-il des coupures d’électricité à Antananarivo et dans d’autres régions ?

Les coupures d’électricité, ou délestages tournants, sont un problème récurrent à Madagascar. Plusieurs facteurs contribuent à ces interruptions de service :

  • Retards d’approvisionnement en carburant : Les centrales thermiques de la JIRAMA, qui dépendent de fioul lourd, subissent des retards d’approvisionnement, obligeant la compagnie à rationner l’électricité pour éviter un black-out total.
  • Manque de camions-citernes : Le nombre insuffisant de camions-citernes pour transporter le fioul lourd vers les centrales thermiques limite leur capacité de production et aggrave les délestages.
  • Infrastructures vieillissantes : Le réseau électrique de Madagascar est ancien et nécessite des investissements importants pour sa modernisation et son entretien.
  • Baisse du niveau d’eau : En période d’étiage, la production des centrales hydroélectriques diminue, augmentant la pression sur les centrales thermiques et entraînant des délestages plus fréquents.

4. Quelles solutions la JIRAMA envisage-t-elle pour résoudre les problèmes d’électricité ?

La JIRAMA met en œuvre différentes stratégies pour améliorer l’approvisionnement en électricité :

  • Pluies provoquées : La JIRAMA, en collaboration avec la Météorologie, réalise des opérations d’ensemencement des nuages pour déclencher des pluies et augmenter le niveau d’eau des barrages alimentant les centrales hydroélectriques.
  • Installation de nouvelles centrales : L’État prévoit d’accélérer l’installation d’une centrale thermique de 105 MW et d’un parc solaire de 50 MW pour augmenter la capacité de production.
  • Construction d’un barrage de rétention : Un projet de barrage est envisagé pour stocker l’eau et garantir une alimentation stable des centrales hydroélectriques, même en période d’étiage.
  • Modernisation des infrastructures : Des investissements sont prévus pour réhabiliter le réseau électrique et réduire les pertes d’énergie.

5. Comment les habitants d’Antananarivo font-ils face aux coupures d’eau ?

Face aux pénuries d’eau, les habitants d’Antananarivo sont contraints de s’adapter et de trouver des solutions alternatives :

  • Faire appel à des livreurs d’eau : Des entrepreneurs livrent de l’eau à domicile dans des bidons jaunes, remplis aux bornes fontaines publiques. Ce service, bien que pratique, représente un coût supplémentaire pour les ménages.
  • Stocker l’eau : Les habitants stockent l’eau pendant les périodes d’alimentation pour subvenir à leurs besoins en cas de coupure.
  • Utiliser l’eau de pluie : Certains ménages récupèrent l’eau de pluie pour des usages non potables, comme l’arrosage des plantes ou le lavage.

6. Pourquoi la JIRAMA impose-t-elle des pénalités pour les retards de paiement ?

La JIRAMA a introduit une pénalité de 5% sur les factures impayées après la date limite, en plus des sanctions habituelles comme la coupure ou le retrait du compteur. Selon le directeur général de la JIRAMA, Ron Weiss, cette mesure vise à inciter les abonnés à régler leurs factures dans les délais et à lutter contre les impayés qui affectent les finances de la société. Ces fonds manquants entravent l’achat de carburant, la maintenance des centrales et l’amélioration des services.

7. Quelles sont les critiques adressées à la JIRAMA par ses abonnés ?

Les abonnés de la JIRAMA expriment leur mécontentement face à plusieurs problèmes :

  • Manque de communication : Les coupures d’eau et d’électricité sont souvent imprévues, sans information préalable. Les abonnés déplorent le manque de communication de la JIRAMA sur les causes des interruptions et les délais de rétablissement du service.
  • Qualité des services : La qualité de l’eau distribuée est parfois critiquée, notamment en cas de coupure prolongée. Les abonnés se plaignent également de la vétusté des infrastructures et des pannes fréquentes.
  • Pénalités : Les nouvelles pénalités pour retard de paiement sont mal perçues par les abonnés, qui les considèrent comme une injustice face à des services défaillants.

8. Comment la Banque mondiale soutient-elle les efforts pour améliorer l’eau et l’électricité à Madagascar ?

La Banque mondiale joue un rôle important dans le financement de projets visant à améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité à Madagascar :

  • Financement de projets : La Banque mondiale a alloué 4,13 milliards de dollars pour financer 26 projets à Madagascar, dont des projets d’eau et d’énergie.
  • Appui à la JIRAMA : La Banque mondiale soutient la JIRAMA dans ses efforts de réforme et de modernisation, notamment en matière de gouvernance et de gestion.
  • Fourniture de camions-citernes : La Banque mondiale a fourni des camions-citernes à l’État malgache pour pallier les pénuries d’eau à Antananarivo.
  • Soutien au projet PAAEP : La Banque mondiale finance le projet PAAEP qui vise à améliorer l’accès à l’eau potable dans la capitale et dans d’autres villes.
Crédit photo : Dall-E
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